Daniel Erban est né en Israël en 1951, sa mère était une survivante d’Auschwitz et son père avait réussi à échapper aux nazis et avait fait la guerre dans un tank de l’armée anglaise. Ils ont quitté Israël pour le Canada en 1964. Daniel Erban arrive à Montréal à l’âge de 14 ans et devient professeur de mathématiques; mais peut-on espérer que les chiffres protègent de l’incalculable ? Ses dessins se comptent par centaines, il les plante comme les arbres de la forêt des martyrs en Israël, , un dessin pour chaque mort. Cette mémoire est présente dans chacune de ses gravures et de ses dessins, à la fois par les allusions directes à la Shoa, par les représentations de scènes violentes et par les éléments graphiques qu’il utilise, un trait fragile comme un fil d’encre ou torturé et dur comme du fil de fer et un trait noir épais comme le barreau d’une fenêtre de prison. On retrouve cette violence graphique dans ses rares peintures, mais on y trouve aussi parfois une douceur qui espère.
Daniel Erban est mort en 2017, après de longues souffrances.
Patrick Cady