Les automates d’Eric Braun amusent et déroutent. Il recycle du made in China, des poupées en plastique auxquelles il arrache la tête, les bras et les jambes pour les remplacer par des crânes d’oiseaux ou de petits mammifères, des pinces de homard. Il leur enlève leurs vêtements pour coller sur le plastique des bouts de fourrure synthétique. Mus par leurs moteurs d’origine, ces cadavres exquis se trémoussent et chantent en anglais avec des voix asiatiques. Ces êtres improbables n’appartiennent à aucune espèce définie et déjouent nos résistances et nos peurs d’enfant.
Eric Braun a aussi une œuvre de peintre qui l’inscrit dans une filiation avec des surréalistes comme Salvador Dali. Il dessine également avec un érotisme onirique et précis.
Enfin, il faut saluer son formidable travail de fondateur et d’animateur de la galerie l’Usine 106U où il expose des artistes marginaux de Montréal et la publication du magazine qui porte le nom de la galerie.
Patrick Cady