Aucune indication biographique sur son site officiel . Rien d’officiel chez Nancy Ogilvie exclue du département des « fondaments art » d’un collège de l’Ontario après avoir été hospitalisée en psychiatrie. Son site a l’air à l’abandon, avec juste quelques photos de peintures, représentation dérisoire d’une production importante. Elle a peut-être trente cinq ans et elle dessine et peint depuis son enfance. Elle peint surtout sur des panneaux de bois qu’elle ramasse, parce qu’elle n’a pas les moyens de s’acheter des toiles, mais aussi parce qu’elle aime ce matériau. On dirait que sa peinture suinte du bois, qu’elle est née d’une forêt sauvage et urbaine. Les présences animales et humaines y sont peu à peu gagnées par des entrelacs de branches, comme si ces présences peintes avaient été laissées à l’abandon et que la peintre avait laissé la nature reprendre son bois. Elle dit qu’elle peint ce qu’elle voit, des paysages et des scènes intérieures. C’est peut-être pour en calmer l’intensité et même la violence qu’elle métisse l’humain avec l’animal et le végétal.
Une écrivaine, Marie Depussé, avait fini par se soumettre pour son éditeur à l’exigence d’une notice biographique qu’elle avait ramassée en ceci : « Marie Depussé, vivante, jusqu’à ce jour. » J’aurais peut-être dû juste écrire : Nancy Ogilvie, en train de peindre, jusqu’à ce jour. »
Patrick Cady