Né en 1955 à Alma. Il dit que vers six ans, en regardant un film sur la vie de van Gogh à la télévision, il a la révélation que Dieu l’a envoyé sur terre pour transmettre son message aux humains à travers la peinture. Le peintre dit « naïf », Arthur Villeneuve, dont il devient le facteur, l ‘initie à sa peinture. A l’instar de son maître qui exerça le métier de barbier pendant trente ans, Claude Bolduc sera facteur jusqu’à sa retraite. Chacun de ses tableaux est comme une lettre en souffrance qui attend d’être vu. Chacun de nous est son destinataire. Que ses tableaux racontent des épisodes de sa vie, de l’Histoire Sainte ou de sa propre mythologie, tous apparaissent sur un fond peuplé de fantômes, de monstres et de corps arc-boutés dans la jouissance et la torture. Certains penseront qu’il faut être fou pour se croire investi par Dieu d’une telle mission ; et si, au contraire, c’était non seulement une façon de s’inscrire dans l’Histoire occidentale de l’art, mais plus encore une sagesse, en se reconnaissant non pas comme le petit génie tout-puissant de son œuvre, mais comme celui qui transmet et fait partager ce qui l’inspire, le facteur qui fait parvenir à leurs destinataires les lettres dont il a écrit avec son corps le chemin qui les mènent jusqu’à nous.
Patrick Cady